RDC-RWANDA : Therese KAYIKWAMBA tranche, « Nous ne parlons pas au M23 mais au Rwanda »

Dans une déclaration ferme relayée par l’Agence Congolaise de Presse, à l’occasion de la journée du 17 mai dédiée aux FARDC, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, écarte toute possibilité de négociation avec le M23, désignant Kigali comme véritable interlocuteur dans la crise qui secoue l’Est du pays.
Alors que les tensions s’intensifient dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba, ministre des Affaires étrangères, clarifie la position de Kinshasa : le dialogue n’a pas lieu avec les groupes armés, mais entre États. « Le processus de Luanda est un processus entre États. Nous ne parlons pas au M23, nous parlons au Rwanda, qui occupe notre territoire souverain », a-t-elle affirmé dans un entretien diffusé par l’ACP.
Cette sortie intervient alors que le groupe armé M23 maintient son emprise sur plusieurs localités du Nord et du Sud-Kivu. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement cette rébellion, alimentant une crise sécuritaire persistante et une tension diplomatique accrue entre les deux pays voisins.
Pour la ministre, la souveraineté de la RDC n’est pas négociable avec des entités non étatiques. Elle rejette fermement toute tentative de légitimer les groupes armés par des pourparlers directs : « Notre territoire souverain ne saurait être bradé ni négocié avec des groupes armés ». Elle insiste sur une solution politique régionale, affirmant que seuls les États peuvent engager des processus crédibles de paix.
Dans un message fort à la population congolaise, Thérèse Kayikwamba appelle à une mobilisation citoyenne autour de la souveraineté nationale. Pour elle, la pacification de l’Est ne repose pas uniquement sur l’action diplomatique : « C’est une question nationale, d’intérêt national, que chaque Congolais et chaque Congolaise porte de sa manière ».
Ce discours vise à fédérer les énergies autour d’une cause commune : la défense de l’intégrité territoriale, dans un contexte où les institutions étatiques restent sous pression face à l’activisme des groupes armés.
La cheffe de la diplomatie congolaise s’est également félicitée du soutien de plus en plus affirmé de la communauté internationale, saluant en particulier la position des États-Unis au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. « Les États-Unis d’Amérique l’ont démontré en étant le premier pays membre permanent du Conseil de sécurité qui a dénoncé la présence des forces armées rwandaises sur notre territoire », a-t-elle souligné.
Cette prise de position américaine, inédite à ce niveau, semble conforter la RDC dans sa stratégie diplomatique de dénonciation de l’agression rwandaise sur la scène internationale.